samedi 2 mai 2015

Friches industrielles








Au cours des dernières décennies, on a pu constater un intérêt grandissant pour les " ruines contemporaines", intérêt dont témoigne, par exemple, le succès des haikyo et des urbex. Mais qu’en est-il du statut esthétique de ces ruines contemporaines ? Si nous acceptons de définir les ruines non seulement par le fait qu’elles ne sont plus en usage, mais aussi par le fait qu’elles ont besoin de temps pour devenir esthétiquement intéressantes, nous ne pouvons pas appeler ruines ces lieux et ces bâtiments qui datent d’une période récente. Ce qui est intrigant c'est que, néanmoins, ces sites exercent souvent un grand pouvoir d’attraction, et que leur contemplation peut produire des impressions et des idées semblables à celles provoquées par les ruines classiques.

EnglishIn the last decades we find a growing interest in “contemporary ruins”, for example through haikyo and urbex images. But how can we define their aesthetic status? If we accept that ruins are defined not only by the fact that they are not in use anymore, but also that they need time to become aesthetically inspiring, then we should not call ruins those places and buildings, that are from the recent history. What is thought-provoking however is that these sites often have the capacity to attract visitors, and their observation might evoke similar impressions and ideas as classical ruins.

Somhegyi Zoltán, « Ruines contemporaines », Nouvelle revue d’esthétique 1/2014 (n° 13) , p. 111-119

vendredi 1 mai 2015

Le Lavoir des Chavannes à Montceau-les-Mines

Le Lavoir des Chavannes à Montceau-les-Mines, la plus grande installation de lavage de charbon en Europe.
Avant, des femmes faisaient ce travail à la main. Construite sur 2800 pieux, cette cathédrale industrielle accueillait onze voies ferrées au sous-sol et traitait quelque 800 tonnes/heures sur sept chaînes de lavage (selon le principe de différence de densité entre le charbon et les parties stériles). L’usine a été entièrement automatisée et active jusqu’en 1999, il n’y a pas si longtemps. Aujourd’hui, c’est une ruine – classée, mais à l’abandon.
Le lavoir des Chavannes, construit en 1923, sa fonction : le lavage du charbon. Richard Pla, ancien ingénieur de Charbonnages de France, qui a d’ailleurs travaillé sur le projet d’automatisation des machines qui s’est fait en 1989, préfère parler de « préparation mécanique du charbon ». L’opération remplace le tri manuel qui s’effectuait jusqu’au milieu du XIXe siècle. Ce lavoir central était alimenté par tous les puits du bassin. Le charbon arrivait soit par convoyeurs à bandes, soit par wagons. Il repartait ensuite par trains, par voies terrestres ou par péniches. D’où une position idéale en bord de canal, près de la gare et de la centrale thermique, alimentée par les schlamms récupérés lors de la séparation densimétrique. « Lors du passage dans l’eau, le charbon flotte, les schistes plongent et les mixtes récupérés pour la centrale, restent au milieu. »

C’est le Département de prévention et sécurité minière qui est chargé de la protection du lavoir des Chavannes. Une tâche pas toujours aisée.
Ce qui est sûr, c’est que ça ne peut pas rester comme ça », affirme Dominique Hehn, employé du Département de prévention et de sécurité minière (DPSM), à propos du lavoir des Chavannes. Érosion du béton, rouille des caillebotis, trous dans le sol qui s’élargissent petit à petit…
« Même si les murs sont relativement sains, certaines parties sont soumises aux intempéries », précise Georges Vigneron, le directeur adjoint du DPSM. Il ajoute : « Ils ont aussi beaucoup souffert d’avoir été soumis à l’eau et aux vibrations. » C’est pourquoi il tire la sonnette d’alarme. « À force que des gens prennent le risque d’y pénétrer, il y aura un jour un accident. »
Le site reçoit fréquemment de la visite alors que l’accès est interdit. Il a d’ailleurs été pillé à de nombreuses reprises. Que ce soit des énormes poids de métal jusqu’au cuivre des installations électriques, énormément de matériaux ont été subtilisés. Si ces actes ont diminué, les promeneurs sont encore nombreux.
Dominique Hehn vient régulièrement à Montceau pour faire un état des lieux. Il fait entre autres le tour des grillages de protection. « Il est arrivé qu’un véhicule passe au travers. » Il rend à chaque fois compte des dégradations au DPSM qui se charge des réparations. « C’est un budget de près de 40 000 euros par an. » Aux protections habituelles, des panneaux “danger de mort” vont bientôt être ajoutés afin de bien faire comprendre que le lieu n’est pas un terrain de jeu.
Dominique Hehn doit également surveiller l’état des bâtiments. Il n’est pas rare que lors de ses inspections, il découvre un nouveau graffiti. Ce vendredi, il a même aperçu des pierres entourant un tas de cendres. Preuve que certains ont fait un feu. Ce qui relève de l’inconscience, lorsque l’on sait que tout l’environnement est imprégné par le charbon.
Autre risque non négligeable pris par les squatteurs, celui d’avoir des ennuis avec la justice. Georges Vigneron rappelle : « Il s’agit d’une propriété privée. En cas d’effraction, nous déposons une main courante. » D’autre part, la police montcellienne reste vigilante et intervient inopinément.
Le principal danger à s’aventurer dans le lavoir reste celui lié à la friabilité des sols. L’édifice s’élevant à plus d’une cinquantaine de mètres, sur des étages séparés de parfois 10 m, il est des endroits où une chute serait mortelle. Des plaques et des objets métalliques, menacent aussi de se décrocher. Dominique Hehn garde d’ailleurs toujours son casque vissé sur la tête. Et même s’il connaît chaque recoin du lieu, il parcourt toujours les allées avec une extrême prudence, et particulièrement au niveau de certains passages qu’il sait près de s’effondrer.
Le 07/10/2013 à 05:00 | Thomas Borjon - JSL Montceau

MONTCEAU-LES-MINES (Saône-et-Loire)
De notre envoyé spécial
«Voilà le monstre ! » Georges Vigneron est chargé pour le Bureau de recherche géologique et minière (BRGM) de veiller sur le lavoir à charbon des Chavannes, situé à quelques encablures de Montceau-les-Mines. Laissé à l’abandon depuis sa fermeture il y a quinze ans, le bâtiment fascine.
Le colosse fait trente-cinq mètres de haut et occupe plus d’un hectare, explique l’ingénieur. Après une longue série de projets de reconversion avortés, l’immense usine, vestige de l’histoire du charbon dans la région, devrait bientôt être détruite.
À sa mise en service en 1927, l’usine de tri du charbon est la plus grande et la plus moderne d’Europe. Ses huit lignes de tri tournent 24 heures sur 24 et permettent de calibrer 1 000 tonnes de brut par heure. Après la séparation entre la houille et les déchets de schiste, le charbon est versé directement dans des péniches ou des wagons garés sous le bâtiment, avant d’être envoyé dans toute la France.
La dernière ligne de nettoyage et de triage du charbon s’arrête le 26 novembre 1999. Les gisements de houille se sont taris. Le bâtiment, géant de béton, de brique et de tôle, n’a plus de raison d’être. Propriétaire des lieux, la compagnie des Charbonnages de France projette de le détruire.
Les chevalets des mines aux alentours ont déjà tous été démantelés, sans que cela suscite une grande émotion. «La mine était alors associée aux difficultés du métier, aux accidents, raconte René Janniaud, ancien mineur et cofondateur du Musée de la mine de Blanzy.  À l’arrêt de l’exploitation, les gens du coin ont simplement voulu tourner la page.»
À sa fermeture, le lavoir est donc l’un des derniers témoignages de la riche histoire de la mine, entamée en Bourgogne dès le XVIe  siècle. Conscient de l’importance de ce patrimoine, l’Écomusée du Creusot commande une étude sur la sauvegarde du lieu.
Le lavoir des Chavannes est inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en octobre 2000 en raison «de sa représentativité (…) en particulier des procédés de traitement centralisés du charbon et donc de son gigantisme».
Officiels et élus sortent enthousiastes des visites du lieu, raconte Georges Vigneron. La vaste usine continue à fasciner, la personnalité du lieu abandonné est marquante, le potentiel réel. Le bâtiment principal est tellement vaste qu’il pourrait contenir l’une des abbayes cisterciennes voisines.
Les machines, encore noires des poussières de charbon, sont toujours graissées et semblent pouvoir être réactivées à tout moment. De fines poutrelles de fer et des tapis roulants, certains encore chargés de charbon, font le lien entre les quatre étages. « Jojo », « François », « Doudou » : les noms inscrits à la craie sur les casiers des ouvriers recouverts de toiles d’araignée sont toujours visibles.
Sur un établi, une petite Vierge de Lourdes oubliée là prend la poussière. Mais pas de miracle pour le lavoir, malgré l’intérêt des politiques et des historiens du patrimoine, aucun des projets de reconversion n’aboutit. Faute de réelle volonté. Et surtout d’argent.
Un premier projet d’ouverture au public voit le jour peu après la fermeture. Les anciens ouvriers seraient mis à contribution pour faire visiter le lieu, encore en bon état. Mais peu de touristes passent par cette partie de la Bourgogne industrielle. Le projet est finalement abandonné en 2000.
Deux ans plus tard, un cabinet néerlandais propose la végétalisation du lavoir. Un parcours aux abords du mastodonte est prévu pour présenter au public le fonctionnement de l’usine, qui serait laissée à l’abandon et détruite progressivement par les effets du temps, à l’image d’une ruine antique. «Ce principe de “friche contrôlée” est déjà appliqué avec succès dans la Ruhr», explique l’historienne Florence Hachez-Leroy. Mais au Creusot, les cinq millions d’euros nécessaires à ces aménagements a minima ne seront jamais débloqués.
Aujourd’hui, «c’est un désastre, le bâtiment a été vandalisé et pillé, les carreaux des vitres sont cassés. Préserver le lavoir dans cet état, c’est devenu illusoire», se désole René Janniaud. Après avoir résisté pendant près de quatre-vingt-dix ans aux vibrations des tamis et aux poussières de charbon, le lavoir des Chavannes se détériore.
La friche est devenue avec le temps la cible des revendeurs de cuivre et de ferraille. Des tagueurs et des aventuriers visitent aussi le site, malgré l’interdiction et le danger, réel, à s’y balader. Des tôles du toit se sont envolées. Au milieu des machines, des plantes poussent. Certains planchers pourrissent.
Le projet présenté par Michaël Vottero, conservateur des monuments historiques, dans la revue L’Archéologie industrielle en France, pourrait être le dernier. Il s’agit, après avoir réalisé une étude documentaire et archéologique «la plus poussée possible», de «déconstruire» le site. Une option qui reviendrait à l’«euthanasier», estime l’historien Bernard André dans les pages de la même revue. «L’expression de “friche contrôlée” signifiait qu’on ne ferait rien pour empêcher une inexorable dégradation des lieux par le temps, juste un accompagnement thérapeutique, écrit le spécialiste.  Finalement, on précipite sa fin par une euthanasie en bonne et due forme.»

ARCHÉOLOGIE INDUSTRIELLE
Faut-il, au même titre que la basilique de Vézelay ou le château de Versailles, chercher à protéger de vieilles usines et les inscrire à l’inventaire des monuments historiques ? C’est ce que pensent la plupart des chercheurs du Cilac (Comité d’information et de liaison pour l’archéologie, l’étude et la mise en valeur du patrimoine industriel), fondé en 1979.
Le Cilac est le co-organisateur d’un important congrès qui réunira les spécialistes du monde entier à Lille du 6 au 11 septembre 2015. Le thème : «Le patrimoine industriel au XXIe  siècle, nouveaux défis».
CF/ Julien Duriez/ http://www.la-croix.com/Actualite  24/8/14 - 14 H 08




Tribute Rembrandt 1996

jeudi 30 avril 2015

Montceau-les-Mines








L’exploration urbaine, abrégé urbex (de l'anglais urban exploration), est une activité consistant à visiter des lieux construits par l'homme, abandonnés ou non, en général interdits d'accès ou tout du moins cachés ou difficiles d'accès.

La visite de sites industriels désaffectés est en théorie interdite puisqu'il s'agit de lieux privés et en raison des dangers qui s'y trouvent (matières dangereuses stockées, risques de chutes, d'effondrement de la structure, électrocution, amiante, etc...), mais elle représente une grande partie de l'activité d'urbex car facilement réalisable et relativement disponible en fonction des régions. Il arrive parfois que le site ait été racheté par une collectivité locale ou mis sous tutelle d'un organisme public du type établissement public foncier, pour être dépollué et détruit. Dans ce cas, l'activité d'urbex conserve le témoignage visuel d'un patrimoine industriel voué à une prochaine disparition. Néanmoins, il demeure assez rare de trouver un site industriel encore préservé en raison du vandalisme et du pillage qui survient généralement très rapidement après toute cessation d'activité.
Souvent, la visite de tels sites est réalisée par des personnes qui s'intéressent aussi à l'histoire industrielle et respectent les lieux. Des sites industriels classés au patrimoine culturel sont librement visitables et sécurisés (haut fourneau U4 d'Uckange en Moselle, Volklinger Hütte en Allemagne) et constituent une alternative à la visite de sites interdits, mais enlèvent l'aspect de "découverte" et "exploration" propre à l'urbex. On se rapproche alors de l'archéologie industrielle, qui vise à recenser et mettre en valeur un patrimoine, en l'occurrence industriel.

Haikyo - Les Ruines en japonais
Dès les années 70 le Japon dynamise son économie : les prêts sont facilités, il y a beaucoup d’argent disponible, de liquidité, et les Japonais ont des salaires de 30 à 40% supérieurs aux Européens. Ils achètent, spéculent à tout va. Se contruisent de nouvelles usines, des immeubles d’habitations, des terrains de golf, des parcs d’attractions… le champagne coule à flot ! La bulle spéculative, quand à elle, gonfle dangereusement pour finir par exploser le 29 décembre 1989. 2 ans plus tard, la valeur du Nikkei s’est effondrée de plus de 50%, et depuis n’a jamais cessé de baisser. Un paysage nouveau – post-apocalyptique – prends naissance : le monde des haikyos. Un terrain de jeu pour amateurs en tout genre.

Nippon no Haikyo - Editions Issekinicho - Auteur Jordy Meow
Hôpitaux, hôtels, maisons, villages et même îles abandonnées, le Japon regorge de lieux en ruine appelés haikyo. Ces endroits, souvent laissés intacts, témoignent d’une époque révolue. Explorez 38 lieux plus incroyables les uns que les autres, dont l’île fantôme de Gunkanjima, rendue populaire par Skyfall, le dernier James Bond. L’auteur nous livre plus de 250 pages de photos à l’atmosphère mystérieuse et de récits retraçant l’histoire de ces vestiges oubliés du Japon.

http://www.haikyo.org/fr/

Lambiotte-Prémery, avril 2015






De nombreuses friches ont vu se succéder des entreprises dont il est important de conserver la mémoire. Les collectivités développent peu à peu des bases de données et cartographies spécialisées. En France, deux bases de données BASIAS et BASOL remplissent plus ou moins ce rôle. Des collectivités particulièrement concernées telles que par exemple Lille-LMCU, située dans le département le plus riche en friches, travaillent aussi sur ces questions, avec les services d'archives départementales, les établissements publics fonciers, les archives du monde du travail.
Les poblèmes liés aux friches sont différents selon le paysage et le contexte, mais les friches industrielles restentsouvent issues d'industries ou d'activité polluantes. Il est fréquent que des déchets dangereux y aient été oubliés ou cachés et soient une source durable de pollution des sols. Les friches issues de sites de sous-traitance mal repérée dans les bases de données (telles que BASIAS ou BASOL en France) peuvent aussi conserver des pollutions ou objets dangereux : transformateurs au pyralène, explosifs, etc.
Le recensement n'est pas achevé, mais rien que dans l’Europe des 15, le nombre de sites pollués a été estimé à 1 400 000 environ, essentiellement à la suite des activités minières, pétrolières, carbochimiques et pétrochimiques, sidérurgiques, des cokeries, de la chimie fine.
Les polluants les plus fréquemment retrouvés sont des métaux lourds et métalloïdes (cuivre, zinc, plomb, cobalt, nickel, arsenic, cadmium...), des hydrocarbures légers (fuel, essence, gazole) et lourds (lubrifiants, huiles lourdes, pétrole brut), des solvants halogénés, et diverses molécules organiques (hydrocarbures aromatiques polycycliques, etc.) sans oublier également la présence d'amiante dans la construction des bâtiments.
Des composés organiques sont trouvés dans près de 75 % des sites pollués et il est permis de supposer que des polluants nouveaux comme des nanoparticules ou autres bactéries seront de plus en plus présents dans certaines nouvelles friches.
Certaines friches, carrière, gravières, catiches, correspondent à des activités relativement peu polluantes, mais - parfois sous prétexte de mise en sécurité et requalification paysagère - elles ont parfois laissé des cavités qui ont été comblées par des déchets industriels riches en polluants.
La dépollution des friches est coûteux. Un premier problème est celui de la responsabilité et du transfert de responsabilité quand il y a vente. Souvent la responsabilité ne peut être clairement établie, et le principe pollueur-payeur ne s'applique alors pas, ou le pollueur a disparu ou n'est pas solvable.
Les friches sont généralement plus nombreuses aux abords des canaux, voies ferrées, sites miniers et bassins houillers ou pétrolifères, et sur les ports. Les entreprises y avaient souvent des puits et forages, ou des décharges internes, qui souvent permettent un contact direct de polluants avec la nappe. Elles sont souvent une source durable de pollution de l'eau.
Il est fréquent que tout ou partie des archives d'usines ou ateliers devenus des friches industrielles aient été détruites ou perdues. Une même friche a pu avoir été occupée par des entreprises successives et aux activités différentes depuis la première activité. Les polluants et séquelles peuvent alors interagir de manière complexe.
 
Depuis le milieu des années 1980, les décideurs en matière de planification et aménagement du territoire en Amérique du Nord et en Europe ont accordé une attention croissante à la requalification des friches industrielles et d’espaces sous-utilisé en zones urbaines, d'abord pour des usages industriels, commerciaux ou résidentiels qui offraient des avantages économiques apparents, via les taxes locales, d'autres recettes fiscales et/ou des emplois. Cependant il y a eu depuis 1990 une demande croissante de la population, des ONG et de certaines collectivités de dépolluer et faire de ces friches industrielles des parcs, terrains de jeux, sentiers, voies vertes et autres espaces ouverts. Dans quelques cas, les bâtiments et certaines machines ont été valorisés ; transformés en musée, logements, école, université, par exemple.
En France, la loi de programmation du 3 août 2009, devant mettre en œuvre le Grenelle de l’environnement, doit faciliter la valorisation de ces friches pour notamment les transformer en éco-quartiers ex : Zone de l'Union sur Roubaix, Tourcoing…
Dans le Nord-Pas-de-Calais, l'association la Chaîne des terrils, le Conseil régional et les communes minières depuis les années 1990 cherchent à intégrer le réseau des cavaliers (anciennes voies ferrées des houillères), les terrils et une partie des friches minières dans la Trame verte et bleue régionale. C'est ainsi que les terrils jumeaux préservés du 11/19 à Loos-en-Gohelle, terrils les plus haut d'Europe, sont devenus les symboles d'un développement durable qui veut se construire sur les ruines du développement non durable.
Des approches pluridisciplinaires sont nécessaires pour traiter des friches et de leurs impacts différés. La plupart des pays industrialisés ont mis en place, avec l'aide des collectivités et d'agences spécialisées des dispositifs d'information, d'aide et de conseil aux acteurs, responsables et riverains de sites pollués.

mercredi 29 avril 2015

La Visite guidée









Préface de la publication "Arts en Friches.Usines désaffectées, fabriques d’imaginaires" - extraits.
Marie Vanhamme. Patrice Loubon. Les Editions Alternatives. Paris. Novembre 2001

Friche industrielle : espace bâti ou non bâti anciennement occupé par une activité industrielle et désormais désaffecté ou sous occupé. La désaffectation d’entreprises industrielles, amorcée pour des raisons de vétusté, d’opération d’urbanisme et de décentralisation, s’est amplifiée au début des années soixante-dix. Ces dernières décennies sont marquées par la fermeture de grandes entreprises, due à de nouvelles stratégies de production, les délocalisations notamment, à la disparition de secteurs d’activité traditionnelle comme la chimie, métallurgie, le textile et au développement de la production de biens immatériels.
La place des espaces abandonnés dans les villes est telle, qu’une étude de l’American Institute of Architects prévoit que durant ce siècle, 90% des interventions architecturales dans les ville concerneront des structures existantes. Les friches représenteraient en Europe 200 000 ha dont 80% liées à la désindustrialisation (usines, entrepôts, halles ...). Seul 20% sont réhabilitées à des fins économiques ou, plus rarement, à l’initiative des Pouvoirs Publics et en raison de leur valeur patrimoniale, à des fins culturelles : musées, universités, médiathèques. La plupart de ces anciens lieux de production ne suscitant ni l’intérêt des promoteurs, ni celui des Pouvoirs Publics sont laissés en l’état, façade noricie, murs lézardés, fenêtres brisées, déchet dans l’espace urbain.
La friche est cet espace vide, inutile, inutilisé, donc disponible, appropriable que des associations, acteurs culturels, spectateurs passionés, artistes investissent et dotent de nouvelles fonctions. Ce mouvement spontanée et informel d’occupation légale ou illégale de friches industrielles a émergé en France au début des années quatre-vingt, dès les années soixante-dix en Angleterre, Allemagne et Hollande. Il s’est suffisamment développé ces dix dernières années pour que le ministère de la Culture décide de se pencher sur ces nouveaux "équipements culturels" atypiques qui commencent à mailler le territoire, tissant leur propre réseau de création, de production et de diffusion.
Le rapport sur les "espaces et projets intermédiaires", commandé à Fabrice Lextrait, ancien administrateur de la Friche Belle de Mai, par Michel Duffour, secrétaire d’Etat au Patrimoine et à la Décentralisation culturelle à donné lieu à l’annonce de premières mesures d’accompagnement.
Les friches artistiques présentées dans la publication sont représentatives de la diversité qui caractérise ce mouvement. Aucune ne se ressemble, elles ne correspondent à aucun modèle, aucun schéma préétabli, c’est l’une de leur première spécificité. Le projet existe, se développe, évolue en fonction de son histoire, de ceux qui les portent, du contexte social, politique, urbain dans lequel il émerge, de la configuration du lieu aussi. Le sommaire qui privilégie une approche par lieu et par ville met en évidence ces différences, il a tendance à occulter les similitudes, les liens qui les rassemblent, qu’ils soient conceptuels ou réels.
Des échanges, des parcours d’artistes, l’appartenance à des réseaux sont autant de circulations, de relations qui, par affinité, les unissent. Les textes ou phrases affichés sur les murs pourrait être représentatif de ce qui, à la fois, les rapproche et les différencie. "J’ai peur d’une société qui est tellement axé sur la compétition, la concurrence. Une société qui ose vous dire “vous devez être des gagnants” Mais qu’est-ce que c’est un gagnant sinon un fabriquant de perdant"( Albert Jacquard), placardé à l’entrée de l’Antre-Peaux de Bourges...
Ce manque dans la politique culturelle rencontre un autre vide, l’usine, l’entrepôt abandonné. L’appropriation parfois illégale est possible en raison du manque d’investissement politique que la friche représente. L’état de délabrement du bâtiment, son abandon, témoigne du mépris du promoteur, mais expriment aussi le désintérêt du pouvoir qui ne lui accorde aucune valeur patrimoniale, n’envisage aucune réaffectation. La friche est cet interstice dans l’ordonnancement de la cité qui “ échappe à l’instrumentalisation du territoire et au contrôle des politiques publiques ” C’est ce vide physique, et politique qui va autoriser la réalisation du désir. Il va permettre d’imaginer et de concrétiser un projet.
En investissant la friche, les nouveaux occupants transgressent les règles économiques qui l’ont taxée d’inutilité et l’ont condamnée à mort. Ils transgressent aussi les règles politiques qui lui ont refusé toutes valeurs symboliques, patrimoniales, toute réhabilitation, tout avenir possible. La transgression des lois peut se lire comme le signe d’une transformation en cours, symptôme de la tombée en désuétude de certaines valeurs. Le pouvoir en serait donc le propre générateur. Les friches artistiques, par leur mode d’émergence, par les projets qui leur sont attachés et les discours qu’elles produisent, expriment cette tombée en désuétude des propositions institutionnelles, leur inadéquation à la réalité artistique et culturelle d’aujourd’hui. Les expériences présentées ici témoignent que des nouvelles modalités de production, de diffusion, de socialisation sont à l’œuvre et que les rapports à l’art, aux artistes, au public sont en permanence mis et remis en question. Elles sont aussi porteuses d’un nouveau type d’aménagement d’espaces urbains désaffectés et d’un nouveau modèle d’intégration de la mémoire urbaine...
 
A Dijon, ville natale d’Etienne Cabet, inventeur du communisme étatique selon Karl Marx, un ancien bâtiment industriel, recouvert de graffs, a été rebaptisé "Centre Culturel Autogéré". Cette occupation de bâtiments chargés de mémoire intervient à une période de restructuration urbaine et sociale, marquée par le passage d’une société industrielle et de ses rêves avortés, à une société de service. Les friches et leur nouvelle activité sont les signes d’une mutation du secteur culturel dans des villes en crise. Ces quartiers populaires sont fragilisés, paupérisés par la disparition de l’activité de l’ancienne usine qui, au delà de son rôle économique, signait une appartenance identitaire, mettait en œuvre des processus de socialisation. En investissant ces bâtiments abandonnés de nouveaux usages, de nouvelles pratiques, les nouveaux occupants réinscrivent la friche, le quartier dans l’espace et le temps de la ville, instaure une nouvelle mobilité, de nouveaux parcours, de nouveaux frottements.
Ils injectent, à l’heure où nos villes modernes souffrent d’un trop plein d’organisation et d’informations, cette "expérience de l’étrangeté qui est au cœur de toute rencontre dans un espace de circulation et de communication." L’attribution de nouvelles fonctions à ces lieux "oubliés" transforme le passé, la mort annoncée en devenir possible. Eloquent synchronisme qui transforme ces emblèmes de la production industrielle en laboratoire culturel, à une époque où la valeur idéologique du travail qui fut fondatrice de l’organisation fonctionnelle de la société industrielle, n’est pas cotée au Nasdaq. L’organisation politique et économique de la société liée à la révolution industrielle, a fait du travail l’activité humaine essentielle, la seule activité collective et donc la forme majeure du lien social. La valeur du travail est dépecée par la fin du mythe du plein emploi, comme en témoignent aujourd’hui encore les licenciements massifs que les créations d’emploi n’arrivent pas à compenser, et par la glorification de l’argent facile, via l’apologie des starts-up et le culte de la bourse.
Des auteurs, Dominique Méda, Jeremy Rifkin, insistent sur la nécessité "d’enchanter d’autres espaces que celui de la production", de développer d’autres valeurs fondatrices, fédératrices de l’appartenance sociale. Ces artistes, acteurs culturels, associations qui "réenchantent" ces territoires désenchantés, n’explorent-ils pas de nouvelles valeurs ? Ne proposent-ils pas, en revisitant les notions de démarches artistiques, d’action culturelle, de citoyenneté, de collectif, de nouveaux modes d’activation du lien social ? Le terme de production, souvent utilisé comme englobant toutes les phases de la création artistique, de sa conception, à sa socialisation, offre là aussi d’étrange similitude avec l’ancienne fonction des lieux et poussent à réflexion, y compris dans une perspective économique. Ne traduisent-ils pas aussi le désir d’une autre urbanité ?
Les projets développés dans les friches industrielles ne questionnement pas uniquement le domaine culturelle, mais s’inscrivent de fait dans une problématique urbaine, sociale, économique. Ils participent à une reformulation d’un projet politique à une période de restructuration urbaine et sociale, marquée par le passage vers une société de service aujourd’hui dominée par la production de biens immatériels. Les friches industrielles réinvesties à des fins culturelles traduisent ainsi un passage, une transition, et pourraient même en être la métaphore : la transformation des anciens symboles de la production industrielle en fabriques d’imaginaires...

Marie Vanhamme - Mis à jour le mardi 26 février 2008

mardi 28 avril 2015

Etudes - Usine Lambiotte

















FRANCE PRÉMERY (NIÈVRE)
Date : 2011-2014
Durée : 4 ans - Client : Ademe
L'ancien site de production industrielle de charbon de bois Auguste Lambiotte à Prémery a été démoli. Ce site était constitué de près d'une soixantaine de bâtiments de constructions très diverses (Briques, pierres, béton armé, constructions métalliques), récentes ou de plus d'un siècle, hautes de quelques mètres à près de 35 m. parmi les équipements figuraient notamment une cheminée en briques de 42 m, une cheminée métallique de 33 m, des fours et séchoirs verticaux de plus de 35 à 37 m de haut, des anciennes chaudières maçonnées dont l'une haute de près de 15 m, etc.
Egis a réalisé la maîtrise d'œuvre complète de ce projet, les études de démolition et de désamiantage ainsi que le suivi travaux.
L'information n'est pas exacte, la plupart des photos du site Lambiotte datent d'avril 2015

Usine Lambiotte










Les usines Lambiotte à Prémery étaient spécialisées dans la Carbochimie du bois dans les deux dernières décennies du 19è siècle et la 1ère moitié du 20è siècle.
Cette entreprise dont le propriétaire directeur, Lucien Lambiotte, était passionné des nouvelles technologies de la carburation des moteurs fournissait de façon très conséquente le carburant automobile de l’époque, les automobiles marchaient au Méthanol qui a un excellent pouvoir explosif, méthanol obtenu à partir de la fermentation alcoolique du bois.
La guerre de 1914 ayant amené une énorme demande de gasoil à l'usage de la marine de guerre qui en est très grosse consommatrice, le méthanol s'est vu dépassé petit à petit par le fuel obtenu à partir de l'extraction du pétrole, au début venant principalement d' Amérique et de Mer Noire.
L'Usine Lambiotte dut petit à petit se reconvertir vers l'industrie pharmaceutique et aussi la production de solvants .
La guerre de 1940 acheva le développement de l'entreprise avec l'exploitation des pétroles du Moyen Orient et les découvertes successives des pétroles d'Afrique et d'Amérique du Sud. C'en était fait de la Carbochimie du Bois en France; l'autre Usine atteinte par cette crise fut la concurrente de Lambiotte à Clamecy appartenant à Rhône Poulenc (la fameuse SPCC) mais qui diversifia ses productions ailleurs.
L'usine stagna donc jusqu'en 2002 se contentant de la carbonisation du bois pour une production de charbon de bois pour les grandes surfaces.

Etablissement : Nolay (7 route de) PREMERY 58700

Siége social de " Produits Chimiques Ugine Kuhlmann " :
Tour Manhattan. La Défense 2. 6 place de l'Iris. 92400 Courbevoie.

Siége social de " Sté des usines LAMBIOTTE " :
Tour Manhattan. La Défense 2. 6 place de l'Iris. 92400 Courbevoie.

Exploitants : du 06/11/1886 au 31/12/1979 Ets LAMBIOTTE Frères
du 01/01/1980 au 23/08/1988 Produits Chimiques Ugine Kuhlmann
du 24/08/1988 Sté Usines LAMBIOTTE

Source d'information :
http://basias.brgm.fr/fiche_detaillee.asp?IDT=BOU5800736
DRIRE 58 & dossiers 1014 W 193, 1047 W 04, 1297 W 38, 1297 W 40, 1297 W 41, 1297 W 42, 1297 W 43, 1298 W 160/2 des archives départementales.
Donnée complémentaire : Visite de terrain été 2001.

12 - SYNTHÈSE HISTORIQUE
Synthèse  : Elément des usines LAMBIOTTE (voir fiches 734 & 738).

Création de l'usine en 1886 par la famille LAMBIOTTE afin de produire du bois d'oeuvre et des produits chimiques dérivés du bois. La raison sociale est Ets LAMBIOTTE Frères. Le procédé utilisé est la décomposition du bois sous l'action de la chaleur ; il donne du charbon de bois et des pyroligneux.

Arrêté préfectoral le 21/06/1895 : à la S.A. des Ets LAMBIOTTE Frères pour la carbonisation du bois.

Arrêté préfectoral le 18/05/1934 : à la S.A. des Ets LAMBIOTTE Frères pour un ensemble de dépôts et d'ateliers et un dépôt de celluloïd.

Arrêté préfectoral le 09/03/1948 : autorisant provisoirement le stockage de une tonne de celluloïd dans l'ancien dépôt partiellement détruit par incendie.

Arrêté préfectoral le 30/06/1948 : à la S.A. des Ets LAMBIOTTE Frères pour :
* la remise en service des dépôts et d'ateliers objets de l'arrêté du 18/05/1934,
* préparation de toiles enduites de colles et solvants pour l'industrie de la chaussure.

Arrêté préfectoral le 24/09/1948 : annulation du précédent.

Dans les années cinquante l'usine pratique de nouvelles activités :
* fabrication de produits chimiques organiques de synthése, dérivés des porduits obtenus par la carbonisation du bois proprement dite (formol à partir de méthanol, acétates à partir d'acide acétique).

Arrêté préfectoral le 07/12/1955 : à la S.A. des Ets LAMBIOTTE Frères pour procéder à des aménagements dans l'usine.

En 1964 éclatement des activités :
* " Sté des usines LAMBIOTTE " achetée par la Sté des produits azotés (SPA),
* création de deux sociétés indépendantes :
- " produits LAMBIOTTE Frères " (produits pour chaussures, colles),
- " BOSNI " (exploitation forestière, bois, parqueterie, traverses de chemin de fer).

En 1967 la SPA fusionne avec la Sté Ugine Kuhlmann. Suite à la fusion de cette dernière avec Pechiney la " Sté des usines LAMBIOTTE " devient filale à 100 % en 1971.

En 1980 se trouvent sur la plateforme, suite à diverses péripéties (éclatement, absorption, fusions, etc) :
* " BOSNI " (exploitation forestière, bois, parqueterie, traverses de chemin de fer),
* " Sté nouvelle de produits LAMBIOTTE Frères " (S.N.P.L.F., colles vinylique & néoprène, enduction de toiles),
* " Produits Chimiques Ugine Kuhlmann " (P.C.U.K., fabrication d'acétate de glycol),
* " Organichim " (fabrication de formol, colles),
* " Sté des usines LAMBIOTTE " (U.S.L., produits obtenus par carbonisation du bois).

Caractéristiques de U.S.L. :
* effectif : 260,
* consommation annuelle (en tonnes) :
- bois : 100 000,
- fioul lourd numéro 29 000,
* production annuelle (en tonnes) :
- charbon de bois : 19 000, 
- acide acétique : 3 500,
- méthanol : 1 000,
- huiles & goudrons pyroligneux : 6 500.

Arrêté préfectoral le 20/02/1984 : autorisation à la Sté ORGANICHIM de poursuivre l'exploitation d'activités classées :
* dépôt de formol et solution de formol en 23 réservoirs de capacité totale de 238 mètres cubes,
* dépôt d'acool en 5 réservoirs de capacité totale de 439 mètres cubes,
* distillation & rectification (15 mètres cubes, environ, de mélange formol-méthanol).

Arrêté préfectoral le 20/02/1984 : autorisation à la Sté " Produits Chimiques Ugine Kuhlmann " de poursuivre l'exploitation d'activités classées :
* dépôt d'acétates organiques en 7 réservoirs de capacité totale de 840 mètres cubes,
* distillation, condensation & rectification (24 mètres cubes environ).

Le dossier 1297 W 40 contient la description de l'usine LAMBIOTTE effectuée par la DRIR le 05/11/1984. L'activité de base de l'usine est la carbonisation du bois pour en obtenir le charbon de bois ainsi que des produits chimiques tels que formaldéhyde, solvants organiques. L'usine comporte :
* une chaudière polycombustible,
* trois chaudières produisant 19 t de vapeur à l'heure (AP des 06/11/1886, 07/12/1892, 05/10/1893, 21/06/1895 et 20/02/1984),
* deux chaudières d'élimination par combustion de déchets tels que goudrons, écorces, éclats, huiles de bois, plaquettes de poussière de charbon, gaz résiduaires,
* deux chaudières d'élimination par combustion de déchets liquides provenant de l'extérieur de l'usine (AP du 20/02/1984),
* zone de stockage de 180 mètres cubes en 3 RA (AP des 18/05/1971 & 20/02/1984).

Caractéristiques de U.S.L. :
* effectif : 257,
* consommation annuelle (en tonnes) :
- bois : 100 000,
- fioul lourd numéro 29 000,
* production annuelle (en tonnes) :
- charbon de bois : 20 000, 
- acide acétique : 3 000,
- acide formique : 100,
- méthylène dénaturant : 1 200, 
- acétate de soude : 1 000,
- solvants : 200,
- produits pour tannerie : 80,
- arômes alimentaires : 30.

Caractéristiques d'Atochem : production annuelle d'acétate d'éthyl-glycol : 5 000 t.

Caractéristiques de C.D.F. :
* production annuelle (en tonnes) :
- formol liquide toutes nuances : 6 000, 
- formol solide : 4 000,
- Elforon : 1 500.

Arrêté préfectoral le 25/06/1984 : annulation de l'autorisation du service " formols " de détenir & d'utiliser des radio-éléments artificiels.

Le 09/02/1988 la Sté Usines LAMBIOTTE reprend les activités de " Produits Chimiques Ugine Kuhlmann " (P.C.U.K., fabrication d'acétate de glycol) & " Organichim " (fabrication de formol, colles),

Le 17/11/1992 déclaration des installations :
* installations soumises à autorisation :
- rectification des flegmes méthylèniques (1 200 mètres cubes/an de méthylène ou alcool méthylènique),
- criblage, ensachage & palettisation du charbon de bois (250 kW), 
- fabrication et traitement mécanique de l'acétate de sodium (réacteur de 50 mètres cubes, 2 500 t/an, 200 kW),
- chaudières de production de vapeur avec élimination de déchets (48 800 Mcal/h, 56 t/h de vapeur),
- dépôts mixtes de divers liquides inflammables de première catégorie et alcools assimilés en RA (1 498 mètres cubes de pyroligneux, huiles & goudrons, 1 894 d'alcools, 1 625 d'acétates & esters, 62 de FOD),
- distillation & rectification des produits issus de la carbonisation du bois (71 mètres cubes),
- stockage d'ammoniac (1,5 t),
- dépôts de charbon de bois (7 000 t),
- obtention d'acide acétique à partir des jus pyroligneux (3 000 t/an, stockage de 570 mètres cubes),
* installations soumises à déclaration :
- fabrication d'agglomérés de charbon de bois,
- conditionnement mécanique du bois (400 kW, 900 t/jour, stockage de 33 000 mètres cubes), 
- carbonisation du bois (25 000 t/an),
- stockage de fioul lourd (54 mètres cubes),
- travail mécanique des métaux (20 ouvriers),
- atelier d'entretien (16 ouvriers),
- compresseur d'ammoniac pour réfrigération (120 kW, - 3 000 kcal/h),
- compresseur d'air (83 kW),
* installations non classables mais notables :
- atelier de réparation & d'entretien de véhicules,
- dépôt d'acide formique (48 mètres cubes en 4 RA), 
- dépôt d'acide chlorhydrique (99 mètres cubes en 6 RA), 
- dépôt de soude et solution sodée (60 mètres cubes).

Il semble, faute d'indications formelles telles que déclaration de transfert de propriété, etc, que ce site soit celui de " Sté nouvelle de produits LAMBIOTTE Frères " fabriquant des produits pour chaussures et des colles et adhésifs. La société emploie 170 personnes ; elle prend le nom de " BORDEN Division LAMBIOTTE " en 1989 et " MYDRIN-LAMBIOTTE " à partir de 1995. 

Le dossier de la DRIRE contient la déclaration des installations de l'usine " MYDRIN-LAMBIOTTE " ci-après. Elle n'est pas datée malheureusement :
* installations soumises à autorisation :
- stockage en fûts de 200 kg de diverses combinaisons chimiques d'éthylène et d'amine,
- atelier de préparation de colles vinyliques à chaud (3 500 kg), 
- traitement mécanique de mastics et colles (240 kW),
- dépôt aérien de solvants (520 mètres cubes),
- mélange et brassage mécaniques en enceintes fermées sous azote des colles néoprène (36 t),
- mélange avec réaction chimique mineure des résines et durcisseurs époxydes (3 t/jour),
- application de peintures et enduits par pulvérisation sur toiles imprégnées (150 l/jour),
- tunnels de séchage des toiles enduites et impégnées (120 °C),
- emploi et stockage des colles vinyliques de diaminodiphénylméthane (stock de 3 t),
* installations soumises à déclaration :
- mélange à froid de solvants (33 mètres cubes),
- mélange et brassage mécaniques en enceintes fermées de produits de finition (9 t),
- chargeurs d'accumulateur (30 kW), 
- stockages de bois, cartons, palettes et emballages (1 600 mètres cubes),
- chaudières fonctionnant avec huiles thermiques en circuit fermé (250 °C, 4 300 l),
- stockage des matières premières (2 000 t, 31 000 mètres cubes),
- grattage des cotons et produits polyesters non tissés (1 t/jour),
- réservoir de propane (70 mètres cubes),
- emploi de dichlorométhane (500 l),
- emploi de résines synthétiques et de poudres (2 t/jour),
- 4 transformateurs au pyralène (1 480 l au total),
- compression d'air (80 kW),
* installations non classables mais notables :
- 4 chaudières au FOD (825 kW),
- emploi de colles pour enduction et imprégnation des toiles (1 mètre cube).