lundi 29 décembre 2014

Gabriel Dante Rossetti





C'est surtout cette image de la femme, pleine d'une froide sensualité, de langueur, avec un teint pâle, des lèvres rouges, une abondante chevelure auburn, qu'on retient de la peinture de Rossetti et du mouvement préraphaélite. Ce courant s'inspire des poésies d'Alfred Tennyson et de John Keats et emprunte souvent ses sujets au Moyen Age ou à la Renaissance. Il prône, sur le plan technique, un retour au réalisme des plus minutieux. Si le critique d'alors, John Ruskin, prend parti pour les préraphaélites c'est que ce réalisme quasi scientifique l'intéresse, beaucoup plus que le choix des thèmes. Lorsque plusieurs de leurs oeuvres seront reconnues, à l'exposition de 1852, chacun suit déjà son propre chemin : Rossetti a renoncé à exposer dès 1851, Millais est devenu membre associé de la Royal Academy et Hunt s'apprête à partir pour la Terre Sainte.
Le mouvement symboliste français s'inspirera des préraphaélites et l'Art nouveau reprendra leur exaltation des formes féminines et végétales.
Elisabeth Siddal a été la première femme de Gabriel Dante Rossetti, elle lui servit de modèle ainsi qu'à J.E.Millais, membre également de la "Preraphaelite Brotherhoad", en posant pour "Ophélie se noyant" peint en 1852 et qui évoque la pathétique héroïne de Shakespeare.
Mais en 1862 Elisabeth Siddal se suicida au laudanum, un dérivé de l'opium. La belle et troublante Jane Burden fut la seconde épouse de Rossetti, et comme Elisabeth elle posa aussi pour lui. C'est elle qui est représentée ci-dessus, dans la très symbolique "Vénus Verticordia"