dimanche 22 décembre 2013

Bords de Loire

Juana Romani le modèle préféré de Jean-Jacques Henner

William Godward

Orsay, Bord de Loire

William Bouguereau


Bords de Loire - Avec le concours des peintres :
William Bouguereau
Charles Chaplin
Henry Collings
Mateo Corcos
Achille Beltrame
Gaston Bussière
Pierre Carrier-Belleuse
Rogelio de Egusquiza
Raimundo de Madrazo
Luis Ricardo Falero
Edoardo Galli
John William Godward
Edmond Grandjean
George Hare
Hans Hassenteufel
Louis Welden-Hawkins
Eugène Ansen-Hofmann
Gustave Jacquet
Elisabeth Jerichau-Baumann
Jules Joseph Lefebvre
Lord Frederick Leighton
Madeleine Lemaire
Charles Amable Lenoir
Hugue Merle
Albert Penot
Léon Bazille Perrault
Henry Perrault
Charles Edward Perugini
Juana Romani
Herbert Schmalz
Josef Sedlacek
Antony Frederick Sandys
Guillaume Seignac
Ignace Spiridon
Jacques Antoine Valin
Elisabeth Sonrel
Antony Troncet
Marc Vérat - dessins
Émile Vernon
Friedrich Von Amerling
William Clarke Wontner

Tous créateurs nés durant le XIXème siècle et décédés depuis plus de soixante-dix ans, l’image de leurs œuvres dépend désormais du domaine public. Les peintures de ces artistes, contemporains des impressionnistes, appartiennent, de près, de loin, à l’art académique encore nommé, par dérision, art pompier. La plupart d’entres-eux étaient sociétaires des Artistes Français et participaient donc à ce titre aux expositions du Salon au Palais du Champ de Mars – des Champs Elysées puis du Grand Palais.

Dédicace
La lente Loire passe altière et, d'île en île,
Noue et dénoue, au loin, son bleu ruban moiré ;
La plaine, mollement, le suit de ville en ville,
Le long des gais coteaux de vigne et de forêt ;
Elle mire, orgueilleuse, aux orfrois de sa traîne
Le pacifique arroi de mille peupliers,
Et sourit doucement à tout ce beau domaine
De treilles, de moissons, de fleurs et d'espaliers.
Ce jardin fut le nôtre ; un peu de temps encor,
Ta douce main tendue en cueillera les roses ;
J'ai regardé fleurir dans sa lumière d'or
La fine majesté des plus naïves choses :
Les reines ont passé : voici la royauté
Des Lys, que leur blason au parterre eût ravie,
Et voici, fraîche encor d'éternelle beauté,
La frêle fleur éclose à l'Arbre de la Vie.»

Francis Vielé-Griffin in La Clarté de vie, 1897

C'est à la Saint-Louis, à l'ombre des vieux marronniers et dans l'odeur de pâtisserie chaude et d'absinthe de la fête foraine, que Daniel Bailleul et son ami Jeanneret virent Agnès pour la première fois. Brune, de beaux yeux, une robe légère, elle tenait le stand de tir... Deux garçons, une fille - une fille de forains qui promène son cœur sur les routes - et c'est le début d'une aventure légère et grave, comme peut l'être la découverte de l'amour quand on n'a pas vingt ans et que l'on ne songe qu'au bonheur de vivre. Belle histoire de la jeunesse, ce récit d'une amitié d'adolescents que vient soudain troubler le passage d'une fille désirable : apprentissage de la jalousie, premiers tourments des cœurs et des sens, exaltation de l'être où se confondent la souffrance et la joie. Un récit sensible, tendre, merveilleusement jeune, un livre dont le charme ne saurait s'oublier. Charme secret, mystérieux, prenant, auquel les bords de la Loire, ce fleuve qui hante toute l'œuvre de Maurice Genevoix, apportent leur lumière et leur transparence heureuse. Car ici, comme toujours chez cet écrivain, la nature est présente et vivante, inséparable de nos destins.

La Loire, Agnès et les garçons – Maurice Genevois




Loire sauvage, Loire tragique
Le XIXe siècle devait laisser aux riverains de la Loire trois souvenirs d’épouvante. A trois reprises en vingt ans, 1846, 1856, 1866, la Loire traumatisait toute une génération. En octobre 1846, des orages méditerranéens d’une rare violence s’abattaient sur le haut bassin, gonflant la Loire au Bec d’Allier, par l’apport des deux (Loire plus Allier) soit, près de quatre fois le volume de la Seine à Paris à son paroxysme de janvier 1910. Cette crue foudroyante ouvrait cent brèches dans les levées entre Briare et Langeais. La plupart des vals orléanais étaient noyés. Les varennes tourangelles furent plus heureuses, la rupture de la grande levée de Cisse à Escures et à Amboise ayant soulagé celle de Saint-Pierre-des-Corps. Mais au prix de deux morts à Amboise et d’une lourde menace sur Tours où, hautes de 7,15 mètres au-dessus de l’étiage, les eaux roulaient encore.
Moins de dix ans plus tard, fin mai-début juin 1856, la Loire semait à nouveau la ruine. Le scénario avait changé. Ce n’était plus la Méditerranée qui était en cause, c’était l’Atlantique. Le réchauffement tardif d’un printemps, succédant à un automne mouillé et à un hiver pluvieux et neigeux, accumulait sur un sol saturé des eaux déjà hautes en avril. La Loire grossie de l’Allier roulait fortement à Fourchambault. Toutes les levées craquèrent, les eaux ouvrant des brèches assez béantes pour emporter au total seize kilomètres de digues. La topographie du Val était bouleversée. Courants et remous avaient creusé, derrière les brèches, des ravins et des trous de 5 à 12 mètres ; la nappe, latéralement assagie, avait édifié des monticules de sable de 2 à 3 mètres. Les dommages étaient évalués, pour tout le bassin, à 57 millions de francs.
On a de la crue de 1856 en Indre-et-Loire une référence d’autant plus précieuse qu’unique en son genre dans l’histoire de la Loire, elle retrace avec une remarquable précision jour par jour, le cas échéant heure par heure, le déroulement du drame dans les communes les plus touchées du département. Le style journalistique de l’auteur Rouillé-Courbe, n’ôte rien à l’intérêt documentaire de l’ouvrage. Le bilan de la catastrophe est impressionnant : 85 communes inondées, y compris celles des basses vallées du Cher, de l’Indre et de la Vienne, 26000 personnes sinistrées, 15 millions de francs de dommages déclarés. Le flot, qui a encore, comme en 1846, rompu la levée de Cisse à Escures et à Amboise, rompt aussi cette fois, à Conneuil, celle de Montlouis, faisant à La Ville-aux-Dames et à Saint-Pierre-des-Corps 551 et 716 sinistrés. Butant contre la levée du canal du Berry, qui protégeait la varenne de Tours, il la crève en cinq endroits et noie tous les nouveaux quartiers en cours d’édification entre le Mail et le Cher. A la Chapelle-sur-Loire, le courant, qui a forcé la grande levée d’Anjou, détruit entièrement, le 4 juin, le bourg en huit heures, laisse à la place d’un château un gouffre de sept mètres de profondeur, défonce le cimetière, exhume plus de cent cadavres, accroche les corps et leurs débris à la cime des arbres : le récit est insoutenable. La Chapelle fut de toutes les communes inondées la plus éprouvée avec un tiers de sa population sinistrée.
Dix ans encore après ce désastre, la Loire récidivait. En septembre 1866, une crue répétait, en plus brutal, le scénario de l’automne 1846. Des pluies torrentielles, exceptionnelles, sur le haut bassin ramenaient au Bec d’Allier un débit de plus de 9 000 m3s. Un grand nombre de brèches de 1846 et 1856 se rouvrirent. Par celle d’Amboise, le courant creusait derrière la gare, au Sauvage, un sillon profond d’une dizaine de mètres qu’occupèrent trois étangs. Par celle de Conneuil, où fut emporté un soldat en service commandé, La Ville-aux-Dames et Saint-Pierre-des-Corps furent à nouveau submergés. Mais Conneuil sauva Tours. « Le débit de cette brèche a dû être considérable, écrit le 7 décembre 1866 l’ingénieur en chef des Ponts et Chaussées Collin pour la session ordinaire de 1867 du Conseil Général du Loiret, pour réduire de près d’un mètre, relativement à 1856, la hauteur à Tour ». Plusieurs jours durant, Tours vécut dans l’angoisse, ses nouveaux quartiers transformés en polder au-dessous du niveau des eaux ; mais l’épreuve était victorieusement surmontée. On ne dispose pas sur les effets de la catastrophe de 1866 des mêmes éléments d’information chiffrés que pour celle de 1856. Sans doute les bilans des victimes et des dommages furent-ils inférieurs, les levées ayant été renforcées dans les années 1860 et Tours ayant tenu bon. Ils n’en furent pas moins certainement considérables en décembre, alors que l’inventaire des dommages était loin d’être clos et que les dégâts faits aux routes et aux voies de chemin de fer, relevant des Ponts et Chaussées et des compagnies ferroviaires, n’étaient pas pris en compte.

Cf/ Loire sauvage, Yves BABONAUX



Blues en Loire
Fidèle au rendez-vous de fin d’été, la génération des « baby boomer » vient se plonger dans la musique de sa jeunesse, rappel nostalgique des premiers sons rythme & blues.
Le Chat - Edito 2013

Les temps sont durs. On voit disparaître des moyens, des lieux de spectacle, des festivals, des troupes, des artistes, et de beaux projets... Loin des mannes d'argent, dans le show et loin du business, discret sur les ondes et loin des grands médias, le blues trace son chemin.
Sa route passe par La Charité-sur-Loire depuis quelques d'années. Dans une salle intimiste, dans les jardins du cloître, sur la scène de la halle aux grains ou sur un coin de trottoir, en concert ou en boeuf, il éclabousse la ville de bleu fin août. S'il n'a pas de grandes vitrines, le blues a des fidèles, ses connaisseurs, ses amoureux. Ils aiment se retrouver, se baigner dans l'atmosphère qu'ils aiment, les festivals sont faits pour ça, et depuis plus de dix ans, ils sont là.
Alors cette année encore, venus d'Alabama, du Texas, du New Jersey, du Canada ou de France, de grands noms du blues viendront poser la "blue note " sur les rives de la Loire.










jeudi 19 décembre 2013

Mémoire de Loire



Mémoire d'une riveraine

Michèle BROUNE de la Pisserotte, un sentiment parmi d'autres !
Ce développement, outre son originalité, réveille « ma » Mémoire de Loire dans cette histoire de l’Ou’Art … [ Mont Gerbier-de -Jonc, Ardèche, 1375 m d’altitude .Nantes, 1008 kms plus tard: le plus long fleuve de France embrasse l’Océan ].

Je revois la belle grande carte accrochée au tableau de mon école primaire. Enfin, belle, je le dis aujourd’hui. Mais il y a 60 ans, je la trouvais menaçante, cette carte, muette, où il fallait nommer fleuves et affluents…
Je revois l’écluse, sur son canal latéral. Depuis ma chambre d’enfant, je voyais les bateaux hâlés par des chevaux, puis les belles péniches à moteur et tous ces mariniers, hauts en couleurs. J’ai aussi une pensée pour un de mes ancêtres qui fut marinier de Loire.
Après cela, j’ai vu le fleuve des autos, au bord de la Nationale 7 : bonheur pour ceux qui partaient en vacances, malheur pour ceux qui les regardaient passer…
Je vois aujourd’hui les oiseaux des Bords de Loire, tout près du Bec d’Allier.
C’est aussi la poésie et le mystère du fleuve. Comme la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf, par caprice, elle peut jouer l’enflure de crues monstrueuses autant que la discrétion d’un pauvre filet d’eau. Ses Saisons sont ses bonnes Raisons.
Gloire à toi, Majesté, par la grâce de tes châteaux, sables, poissons, verdures et amoureux.


Mémoire de Loire, mémoire de condamné

Rivage désert, calme, dans l’intimité d’une heure tardive au soleil couchant accordant sa harpe tendue aux quatre vents, la Loire se lie à la terre et sculpte l’épaisseur du temps toujours sensible à l’atmosphère d’un vol de papillons. La vie éphémère escorte la valeur douce du présent.
Grandiose paysage sans manière ni contrainte, de jour comme de nuit, en perpétuel courant d’air avec cette remise en cause des eaux hautes ou basses qui chargent l’étiage d’une diaphane respiration. Ce milieu quasi mystique nous projette dans la résilience et nous impose un respect majestueux d’une rive à l’autre.
La Gabare noire, bien aimée, patiente, glisse et s’allonge au dessus du fleuve limpide, ses flancs goudronnés rencontrent et racontent l’amour de cette eau en perpétuel mouvement qui, parfois, charrie des bois torturés, usés par le voyage des saisons.
La Loire attend en demi-sommeil les vents d’ouest dominants pour larguer les amarres. Alors la grande voile blanche gonflée permettra ces instants précieux qui annoncent la quiétude d’une ballade au milieu de nulle part.
Les bancs de sable dialoguent avec le contre-courant et ses îles contournées abritent des nichées d’oiseaux. Cette Loire muette et discrète s’offre toute entière, souffle et s’essouffle, strates après strates, ses berges se découvrent et nous invitent dans un cheminement où l’inconscient se prend à rêver du possible, du disponible et de l’impossible.
La Loire sensuelle s’entoure de mystères, d’interrogations, et devient un miroir sans teint qui pousse à la méditation et donne l’envie de s’allonger sans retenue sur les gravières entre le dur et le mou. Choisir le plein, le vide, se faire plaisir avec ce rien, se laisser porter par cette matière mouvante, les yeux, les oreilles aux aguets afin de pleinement profiter de cet instant rare et privilégié de bien-être.

Sur la Loire, de gros nuages sans retenue enflamment un ciel d’encre. La pluie soudaine frappe et martèle les eaux qui n’en peuvent plus d’absorber ces larmes. Espace fragile sur son fil d’Ariane qui vibre mais ne rompt pas. Le fleuve a digéré la pluie dans l’harmonie d’un rythme apaisé et ses verdiaux se refont même une beauté.
La Loire se plie, se déplie, se place, se déplace, s’organise et prend figure de sentinelle et s’encastre dans le tableau des ombres furtives. La Loire, fille sculpturale, se dessine par elle-même, existe en long, en large, prend soin de son maquillage, de sa couleur. Loire en haute couture, en majesté et sujet de prédilection de tant de peintres et poètes, se met en scène ; capricieuse, elle claque l’instantané, imprévisible elle dévore et met à mal le lit majeur. Passionnément sonore, la Loire nous offre des métaphores monumentales avec la projection de ses queues de sirènes qui annoncent une libération, une fusion, un évènement chaque jours inégalé.
Fleuve fier, à nos pieds depuis la nuit des temps, la Loire propose des coups de soleil, des plages de bonheur, des tendres souvenirs de voiles blanches de Gabares. Elle s’enracine en équilibre et joue les voies d’eau, sereine et ouverte aux étoiles qui, parfois, entraînent des déchirures que rien, ni personne ne pourra guérir.
Paradis des rêves, des canches, des jacinthes d’eau, des ombelles multicolores, de la caresse d’un mot, d’une douceur d’un caillou plat pour ricochets ou d’une poésie en devenir, la Loire ne mesure pas son immensité et le choc de sa présence.
La Loire, avec à ses côté son confluant turbulent Allier, qui, comme une anguille serpente au fil de l’eau dans la luxure d’un autre monde, absorbe le présent en reflétant l’avant, le pendant, l’après ; vaste découverte d’un chemin ayant comme horizon un mélange de plaisirs, de forces vives et d’idéaux.
Un jour, pourtant, nous serons dépouillés de ce joyau, de son herbe haute qui danse, ondule et se plie ; les racines défonceront le passage de nos empreintes pour s’engluer dans le ventre noir de l’univers. Plénitude d’un certain vide, de quelque chose d’insaisissable et de fatal.
Disparaîtra la trace du peintre, du photographe, du poète avec la petite musique du grillon. Ici s’achèvera le voyage, à bon port, à la lueur de la lune rousse d’un soir d’été.
Michel Hannecart, le peintre de passage


Un homme s'est jeté dans la Loire
Par défi par désespoir
Oui cet homme en avait marre
De traîner sa vie dans les bars
Il aurait donné son heure pour l'amour d'une femme
Un homme s'est jeté dans la Loire
C'était un homme sans histoires
Pas le genre de frimeur
Oui cet homme-là avait du coeur
Et beaucoup de tendresse très peu de faiblesse
Un homme est mort sans amour
Il en a des milliers
Il en meurt chaque jour
Un homme est mort sans amour
Sans amour
Un homme est mort parmi les hommes
Sans honneur et sans gloire
Loin des champs de batailles
Ce soldat d'amour sans médailles
N'est pas mort par hasard
Ca n'a rien à voir
Un homme est mort sans amour
Sans amour
Il en a des milliers
Il en meurt chaque jour
Un homme est mort sans amour
Un homme s'est jeté dans la Loire
Sans nous faire d'histoires
Un homme est mort sans amour
Il en a des milliers
Il en meurt chaque jour
Un homme est mort sans amour
Sans amour
Jean-Pierre
Un de plus un de moins
Ca fait tout ça fait rien
Un homme s'est jeté dans la Loire
Avoues par désespoir
Si l'on pouvait savoir
Savoir pourquoi pourquoi
Un homme s'est jeté dans la Loire
Si l'on pouvait savoir
Savoir pourquoi, pourquoi
Un homme

Hervé Vilard, le dernier romantique


Face à la Loire - Faits divers

Nevers 17/12/13
La deuxième journée du procès du meurtre de Didier Escutenaire, en juillet 2011 à Saint-Léger-des-Vignes, a débuté ce matin avec la poursuite de l'examen de la personnalité des trois accusés. Il a également été question de leur cavale, après les faits, qui les avait conduits dans le Lot-et-Garonne, avant qu'ils ne soient interpellés...
C'est en allant pêcher au petit matin qu'un homme a fait une macabre découverte ce 16 juillet, sur une rive de la Loire, à Saint-Léger-des-Vignes. Pour l’heure, aucun élément ne permet d’identifier ce corps.
Aux alentours de 11 h 45, un pêcheur aperçoit un corps sans vie, gisant sur la rive, à sept ou huit mètres de l’eau. Se trouvant en contrebas de la rue de la Loire, en aval du barrage, l'homme prévient aussitôt la gendarmerie.
Manifestement resté plusieurs jours dans le fleuve, le cadavre était en état de décomposition avancée. Difficile, alors, pour les techniciens d’identification criminelle, dépêchés sur place, de recueillir des indices probants. Aucun papier d’identité n’a été retrouvé sur le cadavre, ni à proximité de la rive. Et aucun élément physique distinctif n’a pour l’heure été relevé.

Gien 12/12/13
Début décembre, une jeune fille âgée de 15 ans avait été découverte morte noyée dans la Loire, près de Gien, dans le Loiret.
L'autopsie pratiquée sur la victime avait conclu à une mort par noyade. Dans un premier temps, les enquêteurs ont donc retenu la thèse du suicide. Mais depuis jeudi, il y a eu des rebondissements. Deux hommes âgés de 40 et 50 ans ont été arrêtés. Ils sont soupçonnés d’avoir tué et noyé l’adolescente.
Celui âgé de 40 ans, a été mis en examen pour viol et assassinat. Son complice, déjà condamné pour complicité d’assassinat et vol avec arme a été mis en examen pour complicité d’assassinat en récidive et non dénonciation de crime. Les deux suspects connaissaient l'adolescente qui vivait dans une famille d'accueil.

Decize 18/07/13
Assis au bord de l'eau, levée de Loire à proximité de la promenade des Halles, Lison et Guillaume voient flotter une bouteille à proximité de la berge. Ils n'ont qu'à tendre le bras pour attraper ce récipient transparent contenant un message et un billet de 5 €.
Ici, pas de sceau personnalisé, juste un cachet à l'aspect de cire, façon fromage bien connu à croûte rouge. Qu'importe ! Les deux jeunes trépignent d'impatience, ils veulent savoir ce que renferme cette bouteille jetée à la Loire.
Une fois le bouchon de liège retiré, le trésor est à portée… de doigt. L'opération délicate est réussie. Il n'y a plus qu'à lire le message : "La vie est triste sans confiture ! Cet argent est pour vous. Achetez un pot de confiture".
Extraits de la presse quotidienne locale


La Loire au petit matin
Rose, s'enrhume d'un rien
La Loire du bien-être
Du paradis désert
La Loire posée là
Devant, à deux pas
La Loire s'invite en partage
Verdiaux, canches et marécages
La Loire, ma muse s'endort
Poussières et poudre d'or
La Loire un instant perdue
A tâtons, l'horizon en vue
La Loire avec ses secrets
Ses amours et ses regrets.

Michel Hannecart

Histoire officielle de Vert-Vert
Jean-Baptiste Gresset entre à 16 ans chez les Jésuites puis devient novice et professeur dans divers collèges de la Compagnie, notamment à Moulins et, dit-on, à Nevers. En 1734, il consacre sa première œuvre, un "poème spirituel et malicieux", à Vert-Vert, histoire d’un perroquet de Nevers.
Le volatile vivait dans le couvent des Visitandine de Nevers et son langage particulièrement recherché faisait l’admiration de tous. Sa réputation dépassa les limites du Nivernais et les Visitandines de Nantes voulurent en faire la connaissance. Le merveilleux animal fut envoyé à Nantes par la Loire et apprit au fil des jours le grossier langage des mariniers, car « dragons et mariniers, race assez peu dévote, ne parlait là que langage de gargote ». 
À son arrivée, Vert-Vert scandalise les religieuses par la verdeur de ses propos. 
Il est renvoyé à Nevers où il est condamné au cachot et au pain sec. 
Cependant, cantiques et prières lui reviennent en mémoire et les Visitandines fêtèrent son retour en grâce mais, « Du sein des maux d’une longue diète, passant trop tôt dans des flots de douceurs, bourré de sucre, et brûlé de liqueurs, Vert-Vert tombant sur un tas de dragées, en noirs cyprès vit ses roses changées ».

La Baignoire républicaine

La noyade fut utilisée comme moyen rapide et économique pour tuer les condamnés. Le cas le plus fréquemment cité est celui des noyades de Nantes (1793-1794), ordonnées par Jean-Baptiste Carrier, pour vider les prisons des Vendéens qui s'y trouvaient. Ceux-ci étaient conduits en bord de Loire, et, après avoir été dépouillés de leurs vêtements, étaient embarqués dans des barges que les bourreaux remorquaient avec des barques jusqu'au centre du fleuve. Là, les barges étaient coulées avec les condamnés et les bourreaux achevaient à coup de sabre ceux qui cherchaient à nager. Carrier avait baptisé la Loire la "baignoire républicaine".

jeudi 12 décembre 2013

Vers Fourchambault

Pont de Loire

Attirés par le prestige du fleuve royal et par l'ampleur de ses paysages, de nombreux artistes se sont au cours des siècles attachés à donner une vision de la Loire tour à tour précise ou poétique. Les artistes du XVIIIè siècle en particulier ont affirmé une prédilection pour les vues urbaines qui mettaient en valeur le développement et la régularité d'un urbanisme tourné vers le fleuve. Le franchissement du cours d'eau par des ouvrages qui illustraient la maîtrise des ingénieurs de l'administration des Ponts et chaussées offrait un motif d'admiration supplémentaire. L'échelle de la ville était donnée par la ligne régulière des toits, rythmée par les hautes flèches des cathédrales et des nombreuses églises qui se silhouettent sur le ciel lumineux. L'approche de ces artistes permettait encore de mettre l'accent sur l'intense activité humaine qui se déployait sur les rivages. La navigation aux abords de l'embouchure, l'utilisation des ressources halieutiques ou le trafic de marchandises permirent l'essor économique des régions traversées par le grand fleuve. A la période suivante, la conception topographique cédera la place à des considérations plus naturalistes sur le paysage ligérien.
Véronique Moreau, Conservateur en chef au musée des Beaux-Arts de Tours



Au fleuve de Loire
Joachim DU BELLAY 1522-1560

Ô de qui la vive course
Prend sa bienheureuse source,
D'une argentine fontaine,
Qui d'une fuite lointaine,
Te rends au sein fluctueux
De l'Océan monstrueux,
Loire, hausse ton chef ores
Bien haut, et bien haut encores,
Et jette ton oeil divin
Sur ce pays Angevin,
Le plus heureux et fertile,
Qu'autre où ton onde distille.
Bien d'autres Dieux que toi, Père,
Daignent aimer ce repaire,
A qui le Ciel fut donneur
De toute grâce et bonheur.
Cérès, lorsque vagabonde
Allait quérant par le monde
Sa fille, dont possesseur
Fut l'infernal ravisseur,
De ses pas sacrés toucha
Cette terre, et se coucha
Lasse sur ton vert rivage,
Qui lui donna doux breuvage.
Et celui-là, qui pour mère
Eut la cuisse de son père,
Le Dieu des Indes vainqueur
Arrosa de sa liqueur
Les monts, les vaux et campaignes
De ce terroir que tu baignes.
Regarde, mon Fleuve, aussi
Dedans ces forêts ici,
Qui leurs chevelures vives
Haussent autour de tes rives,
Les faunes aux pieds soudains,
Qui après biches et daims,
Et cerfs aux têtes ramées
Ont leurs forces animées.
Regarde tes Nymphes belles
A ces Demi-dieux rebelles,
Qui à grand'course les suivent,
Et si près d'elles arrivent,
Qu'elles sentent bien souvent
De leurs haleines le vent.
Je vois déjà hors d'haleine
Les pauvrettes, qui à peine
Pourront atteindre ton cours,
Si tu ne leur fais secours.
Combien (pour les secourir)
De fois t'a-t-on vu courir
Tout furieux en la plaine?
Trompant l'espoir et la peine
De l'avare laboureur,
Hélas! qui n'eut point d'horreur
Blesser du soc sacrilège
De tes Nymphes le collège,
Collège qui se récrée
Dessus ta rive sacrée.
Qui voudra donc loue et chante
Tout ce dont l'Inde se vante,
Sicile la fabuleuse,
Ou bien l'Arabie Heureuse.
Quant à moi, tant que ma Lyre
Voudra les chansons élire
Que je lui commanderai,
Mon Anjou je chanterai.
Ô mon Fleuve paternel,
Quand le dormir éternel
Fera tomber à l'envers
Celui qui chante ces vers,
Et que par les bras amis
Mon corps bien près sera mis
De quelque fontaine vive,
Non guère loin de ta rive,
Au moins sur ma froide cendre
Fais quelques larmes descendre,
Et sonne mon bruit fameux
A ton rivage écumeux.
N'oublie le nom de celle
Qui toutes beautés excelle,
Et ce qu'ai pour elle aussi
Chanté sur ce bord ici.

William Godward

Carolus Duran

Eugène Ansen-Hofmann

William Bouguereau

Achille Beltrame

Lame de fond - Fanny Philippe
Loire en alexandrins

Loire, tu saignes ? Que caches-tu en ton sein ?
Tu pleures, j'entends tes sanglots sous la fronde
Tu te cognes, tes rouleaux meurent sans fin
La vie que tu abrites est fuyante et très sombre
Tu ne crois plus aux jours sans larmes, sans rien
En toi-même, tu te noies, tu t'effondres
La pénombre t'invite dans son immense festin
Tu n'existes plus, et devient inféconde
La nuit ne se tait pas et t'engloutit sans faim
Solitaire, insondable, ta vie n'était qu'une ombre
Ton âme s'évapore, se diluant enfin


La Loire des hydravions

Nous sommes en 1925, la marine de Loire a rendu l'âme. Le chemin de fer a eu la peau des piliers de barre, des grandes gueules et des vilains garçons. Les bateaux moisissent à quai, il n'y a plus de belles voiles carrées sur le fleuve. Pourtant ici, on s'agite sur le plan d'eau devant le pont. Un drôle de bateau, sans rame ni voile remonte le courant pour s'envoler juste avant le passage du pont.
C'est un hydravion. Le ministère de la Marine a jeté son dévolu sur la Charité pour en faire un aéroport. Un petit gars du pays travaille au ministère, on n'est jamais aussi bien servi que par les siens. L'idée fait son chemin. Le pays a besoin d'une base avant Paris. Charité bien ordonnée commençant par soi-même, le rejeton de la cité nivernaise posa son dévolu à deux pas du prieuré clunisien. Bientôt la ville s'équipe d'une infrastructure convenable pour acquérir le trafic.
De 1925 à 1939, les « aloirisages » se multiplièrent sur le plan d'eau entre la rive et le Dhuy. S'il n'y eu de répertoriés que 94 mouvements d'appareils de ligne, ce sont les vols de démonstration, les baptêmes de l'air et les meetings aériens qui firent l'essentiel d'une activité très significative et fort juteuse pour certains. De toute la région, les gens se pressaient pour s'offrir une petite virée sur la Loire et dans les cieux.
Pour nourrir les hydravions, il fallait des bidons de gazoline et d'huile de ricin pour que la flottille prenne l'air et possède de quoi revenir au port. Les bidons de deux cents litres faisaient rarement la maille. Comme autrefois pour le fer, ils étaient remplis à l'estime, Il y avait souvent tromperie de cinq à dix litres, ce qui est toujours fâcheux ! Sur l'huile de ricin, la part des anges prenait une bien moindre proportion car ceux-ci ne faisaient que deux litres.
Cf/ La Camosine n°96


Faits divers en bord de Loire

Indre-et-Loire 26/05/2012
Une femme menacée de viol sur les bords de Loire
Alors qu'elle se promenait seule près des berges de la Loire le 8 mai dernier en fin de journée à Saint-Pierre-des-Corps, une femme a entendu un homme lui faire des avances peu poétiques. Elle a eu peur. Par chance, deux garçons passaient dans le secteur. Elle a attiré leur attention, ils se sont approchés, mais ont ensuite détalé lorsque l'homme a sorti de sa poche un couteau. Prenant ses jambes à son cou, la femme a aussi couru avec la peur d'être suivie par cet inconnu.
Il est resté sur place, puis la police l'a interpellé un peu plus tard. Agé de 48 ans, il a été présenté hier au tribunal en comparution immédiate.

Tours le, 22/08/2012
L'insécurité s'ancre-t-elle sur les bords de Loire ?
Des Tourangeaux se plaignent de va-et-vient et de l’ambiance bizarres entre les ponts Napoléon et Mirabeau à la nuit tombée.
Une voiture volée retirée de l'eau vendredi, trafic de drogue et divers faits de vols et violences… Il s'en passe des choses pas claires sur les bords de Loire à Tours, en amont et en aval de la guinguette. En la circonstance, il ne faut surtout pas montrer celle-ci du doigt, même si, évidemment, ce genre d'animation estivale attire toujours à ses frontières des gens nerveux et autres mauvais coucheurs.

Nevers le, 16/07/13
Un adolescent de 13 ans a chuté sur le radier, sous le pont de Loire, à Nevers, hier, vers 14h30, en voulant rejoindre à pied le site d’Un air de Loire depuis la place Mossé.
Emporté par le courant, il a malgré tout réussi à s’agripper à une branche qui lui a évité de heurter des rochers, de dériver et de se noyer. Une équipe de sapeurs-pompiers - trois plongeurs, un sauveteur aquatique et leur conseiller technique départemental, Enrique Larivé - a mis en pratique ses techniques, notamment de secours en eaux vives, pour mettre en sécurité le jeune homme.

Orléans le, 20/07/13
Dimanche dernier. Un couple de personnes âgées se promène en bord de Loire. Il est aux environs de 17 heures, et les époux font une mauvaise rencontre, quai Saint-Laurent.
Marchant en direction du pont de l’Europe, les personnes âgées croisent alors quatre jeunes femmes d’origine maghrébine. « Deux avaient des habits dans un orange très prononcé, ça attire l’œil, mon épouse n’a fait que les regarder, voilà tout?! », raconte l’homme de 73 ans toujours profondément marqué, même cinq jours après les faits. Nullement dévisagées donc, d’après le couple, les jeunes femmes s’en prennent alors à la promeneuse de 71 ans, tenant des propos racistes à son endroit, et la bousculant. « Elles ont giflé mon épouse. Choquée, elle s’est effondrée, j’étais obligé de la tenir. »

Publié le, 18/08/2013
Peut-on attraper la leptospirose en bords de Loire ?
Le mois dernier, un baigneur a contracté la leptospirose dans la Loire et a été hospitalisé à Tours. Cette maladie, essentiellement due à l’urine des rongeurs, peut être très grave, bien qu’assez rare.
Entre 250 et 300 cas en France. Le chiffre est faible, mais pas négligeable. La leptospirose est une maladie infectieuse, d’origine bactérienne, dont les symptômes font penser à la grippe, mais qui peut être mortelle si elle n’est pas traitée à temps. Les rongeurs sont les vecteurs les plus connus, mais l’urine des mammifères, des animaux familiers, sont aussi fréquents et importants dans nos milieux.

Tours le, 06/08/2013
Un poète est mort, noyé de chagrin, on l'appelait Nadjé.
Il s'est laissé couler dans la Loire à Tours où il habitait depuis de nombreuses années, après avoir quitté Paris où il était journaliste, marié et père. Il venait de la Côte d'Ivoire à l'origine mais je l'ai connu à Tours, où il laisse aussi un enfant, Vincent. J'ai un peu connu aussi ses "femmes" tourangelles, Evelyne, Solange. C'était un ami. Il avait cette folie que j'aime chez ceux qui savent rester en même temps simplement humains.
Sur ce bord de Loire, des "punks" accompagnés de leurs chiens ont pleuré.
Nadjé aimait les poètes, il était lui-même poète, mais plus que ça encore...
Extraits de la presse quotidienne locale


La Loire est morte ce matin

La Loire est morte ce matin
Entre Saint-Nazaire et Mindin
C'est un marin du bout du monde
Qui l'a poussée dans l'océan
Sans savoir pourquoi ni comment,
La triste fin pour une blonde.
Elle était née, du moins dit-on,
Au pied du Mont Gerbier des Joncs
Et son enfance fut farouche.
Elle a couru dans les cailloux
Entre les moutons et les loups,
La fleur de gentiane à la bouche.

Puis elle a grandi sans façon,
Mais dans les bois, les scieurs de long
Savaient déjà qu'elle était belle.
Et chacun d'eux rêvait la nuit
D'aller la promener au Puy
Pour lui offrir de la dentelle
Mais elle aimait mieux les rubans,
Les bleus, les rouges et les blancs,
Comme ceux que porte Marianne.
Et pour s'en pavoiser le cœur
Elle a suivi un colporteur,
Jusqu'aux fabriques de Roanne.

Mais c'est plus loin, près de Nevers,
Qu'elle a vu la feuille à l'envers
Avec ses yeux bleu de faïence.
Et c'est un bouvier Bourbonnais
Qui était son frère de lait
Qui a cueilli sa défaillance !
Ainsi le sort en fut jeté
En passant par la Charité,
Bon Dieu pourtant qu'elle était maigre !
Elle a séduit un gros marchand
Qui l'emmena en Orléans
Respirer la fleur de vinaigre.

Sur le chemin de ses amours,
Orléans ne fut qu'un détour
Car le bourgeois se la fit prendre
Par le roi qui venait à Blois
Le roi qu'on appelait François
François Premier la Salamandre !
Mais les amours s'ils sont princiers,
Se déchirent dans les ronciers
En allant cueillir la framboise,
Et c'est avec les jardiniers,
Les vignerons, les tonneliers
Qu'elle a goûté au vin d'Amboise.

Puisqu'à Tours on est puritain
Qu'on n'aime pas que les catins
Viennent jeter leurs sortilèges,
A Saumur elle est allée voir
Des cavaliers vêtus de noir
Qui font tourner un grand manège.
Elle a tourné jusqu'en Anjou
Avec encore du rose aux joues,
La rose blanche à son corsage.
Mais elle a su à Saint-Florent,
Quand elle a vu passer le temps,
Qu'un jour on la mettrait en cage !

A Nantes où sont les derniers ponts
Elle a voulu danser en rond
Ainsi que voulait sa nature.
Mais les hommes de ce pays
N'aimaient qu'une fille aux yeux gris
Qui leur promettait l'aventure.
Et pour la mettre à la raison
On a mis la Loire en prison
On l'a chargée de lourdes chaînes,
Ce furent ses derniers colliers.
Les négriers vont par milliers,
S'il n'y a plus de bois d'ébène.

Et quand sa peine fut purgée,
Elle a suivi un étranger
Pourquoi, pourquoi quand on y songe
Pour gagner cette maladie
Qui brûle encore à ce qu'on dit,
Aux quatre coins du port de Donges.
La Loire est morte ce matin
Entre Saint-Nazaire et Mindin
C'est un marin du bout du monde
Qui l'a poussée dans l'océan
Sans savoir pourquoi ni comment,
La triste fin pour une blonde.

Musique : Serge KERVAL, Paroles : Jacques DURAND-DESJEUX



samedi 7 décembre 2013

La Dernière exposition

Finalement, les Galeries à Nevers, comme probable dans les autres villes moyennes de province, ont bien du mal à dépasser le cap des dix ans d’existence.
Dans les années 90, Nevers comptait pas moins de trois galeries d’art : la Galerie Saint-Cyr de Maurice Bardin, la Galerie du Puits du Bourg de Marc Vérat et l’éphémère Galerie Médium de Pascale Massicot. Les deux premières ont duré un peu plus de dix ans malgré un certain dynamisme de la ville apporté par le maire Pierre Bérégovoy.
Aujourd’hui, c’est une « dernière » avec la fermeture annoncée de la Galerie des Chapelains d’Agnès Chatré après l’exposition de Bernard Follis. Double « dernière » sans doute puisque le peintre, connu et apprécié dans la région, connaît de sérieux problèmes de santé.

Le Puits du Bourg

Artistes Galerie, la dernière née

Vernissage Follis à la Galerie des Chapelains

dimanche 10 novembre 2013

Anatomie et morphologie

L'étude du squelette nous renseigne sur les formes et les proportions.
- Sur les formes, parce qu'en de nombreux endroits les os sont sous-cutanés et prennent part directement à la morphologie.
- Sur les proportions, parce que les os sous la peau peuvent fournir des repères fixes et invariables.
L'étude de l'ostéologie sera complétée par celle des articulations : arthrologie, puis par celle des muscles : myologie.
Le cadre osseux constitue le support anatomique et morphologique essentiel. Lorsqu'il n' est pas sous-cutané, il se trouve recouvert d'une enveloppe musculaire et d'une mince doublure de graisse.
Le squelette fournit des informations sur le caractère propre, par exemple chez la femme l'os iliaque, le bassin, est toujours plus large que chez l'homme.

La Specola à Florence, l'observatoire en italien, qui ouvrit ses portes au grand public le 21 février 1775, expose une collection unique en son genre. Il s'agit de cires anatomiques très détaillées et mises en scène dans des positions et gestes de la vie courante. Non seulement l'illustration anatomique est représentée en volume mais elle est également montrée de façon spectaculaire ce qui tranche radicalement avec les représentations habituelles gravées sur bois ou sur cuivre. Elle atteste aussi de cette tradition des dissections de cadavre humain qui remonte à la Renaissance et qui, au XVIIIème siècle, deviendra d'ailleurs un spectacle public payant et suivi avec intérêt.





Plusieurs méthodes de travail et certains moyens de contrôle facilitent le dessin d'un corps humain.
- Le canon égyptien : 19 fois le doigt médium dans la hauteur totale du corps.
- Le canon de Polyclète : la largeur de la main sert de référence.
Dans la statue du Doryphore la distance du sol au milieu de la rotule est égale à celle de la rotule au col du fémur ; de celui-ci au sommet du sternum et enfin à la largeur des épaules.
Dans la majorité des canons la tête a été prise comme unité. Huit fois dans la plupart des statues grecques dont le bas-ventre, en station debout, constitue le milieu du corps. Dans le canon dit "des Ateliers" la tête y est comprise sept fois et demi et l'extrémité des bras pendant le long du corps correspond généralement au milieu de la cuisse.




Les bras placés en prolongement, en position horizontale, et augmentés par la largeur des épaules constituent l'envergure. Les rapports de la taille avec l'envergure ont été exprimés dans la formule dite du "Carrés des Anciens", la figure humaine s'inscrivant alors dans un carré. Léonard de Vinci a complété cette figure en y superposant un sujet avec les jambes écartées inscrit dans un cercle dont le centre est l'ombilic.

L'art du nu académique

On entend généralement par "nu académique", d'abord un grand dessin, ensuite une peinture ou plus rarement une sculpture, représentant un ou plusieurs nus, nommé "académie", celle-ci se fait d'après un modèle vivant. C'est également le cours dispensé obligatoirement jusqu'en 1970 dans toutes les écoles des Beaux-Arts. L'exécution du nu est soignée et toujours figurative. Le corps doit être lisse et glabre avec un modelé travaillé et, si possible, sans construction apparente. Les poses sont variées et la référence originelle à la mythologie prendra avec le temps une importance secondaire.
De tout temps l'homme a aimé contempler un joli corps de femme, avec ou sans artifices. Quoi de plus naturel en somme que de se le représenter en dessin, en peinture, et l'artiste du XIXème siècle s'impose comme un incontestable spécialiste du genre.
Et le peintre, ou le sculpteur, aura toujours l'avantage sur le photographe de pouvoir regarder deux fois son modèle, de l'observer en nature et en train de se faire.


Mine de plomb